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Le blog de Céline
17 décembre 2009

Alerte à la méduse

Depuis plusieurs années, la Pelagia Noctiluca envahit les eaux des côtes méditerranéennes. Violette, transparente et filamenteuse, elle fascine autant qu'elle empoisonne la vie des nageurs et des touristes. En temps normal, ces petits animaux s'installent pour une durée de quatre ans dans les eaux de baignade avant de revenir quelques années plus tard. Or, il s'avère que ces épisodes sont de plus en plus longs ou gagnent en intensité. Selon les travaux de la biologiste Jacqueline Goy, spécialisée dans l'étude des méduses, il semblerait que le cycle de 12 ans des cnidaires soit bouleversé. Cela fait neuf étés consécutifs qu'on les retrouve au bord de la Côte d'Azur et notamment dans la rade de Villefranche-sur-Mer.

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La méduse Pelagia Noctiluca qui fait chavirer les coeurs en Méditerranée. T.T

 

L'activité humaine mise en cause

Plusieurs causes sont à l'origine de ce phénomène, la plupart étant liées à l'activité humaine ou à des paramètres physicochimiques. « Dans la nature, les choses sont toujours complexes. Le courant, la salinité des eaux, l'abondance d'alimentation, etc. contribuent à biaiser la chaîne alimentaire et à favoriser la présence ou non des Pelagia dans les eaux de baignade », explique le professeur Gaby Gorsky du Centre d'observation de la rade de Villefranche-sur-Mer. L'Homme favorise l'expansion de ces cnidaires en pêchant ses prédateurs comme le thon ou en détruisant les lieux de ponte des tortues des mer qui ne parviennent plus à assurer leur descendance. Un autre phénomène plus marginal est apparu. L'oestradiol contenu dans les pilules contraceptives des femmes est rejeté à la mer car les stations d'épuration ne peuvent pas filtrer cette hormone. Les poissons se féminisent et ne peuvent pas se reproduire.

Un phénomène peu étudié

Les méduses restent une énigme pour les scientifiques car peu d'études ont été réalisé à leur sujet. Le lien hypothétique existant entre le réchauffement climatique et la prolifération des pelagia est une question à laquelle les biologistes de Villefranche-sur-Mer ont du mal à répondre. Gaby Gorsky, océanographe du CNRS, constate que : « dans les années 80, une augmentation de la température des eaux s'est traduite une élévation des jeunes strates de méduses et une meilleure strobilation. » Leur reproduction asexuée se déroule mieux. Pour le professeur Prejner, ces deux facteurs ne sont pas corrélatifs. « Les Pelagia grandissent au large, dans les eaux froides. Elles s'échouent le long des plages car elles suivent le plancton, trop léger pour résister aux courants. » C'est d'ailleurs pour cette raison que certaines plages sont touchées et pas d'autres. Contrairement aux idées reçues, elles sont, selon lui, « un gage de qualité des eaux car elles aiment les eaux pauvres, claires et transparentes avec du phytoplancton et peu de matières en suspension. Elles mangent des bestioles de petites tailles.» M. Gorsky est plus sceptique. Cette année, la liriope tetraphylla donne du fil à retordre aux Pelagia. Toutes deux cohabitent mais se font concurrence.

Quant à savoir si l'été 2010 sera marqué par la présence des méduses, les scientifiques préfèrent ne pas s'avancer sur la question, ils sont en train d'étudier les effets de la vague de froid qui s'abat en ce moment en région PACA  sur la survie des méduses. Dépourvus de cerveau et uniquement constitués d'une bouche et d'un estomac, ces animaux font preuve d'une incroyable force d'adaptabilité.

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Commentaires
C
Ces bestioles sont assez extraordinaires, mais je n'aime guère en trouver sur la plage ! J'espère qu'elles ne vont pas proliférer.
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